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Il ne pleut pas et à 10h la visite de « TOULOUSE ET LES ANNÉES FOLLES » débute pour 10 diabaladeurs en folie ! Devant le donjon du Capitole, notre jeune guide nous attend pour découvrir le Toulouse architectural de la Belle époque (Art nouveau, fin 19 et début 20ème siècle) à l'entre-deux guerres (Art déco). Avant 1914, Toulouse n'était qu'un grand village à vocation agricole. Après la première guerre mondiale, elle devient ouvrière et les ateliers et magasins se multiplient (Par exemple les Halles couvertes des Carmes et de Victor Hugo dont l'architecte Joseph Gallini est le concepteur). Nous commençons par admirer deux façades Art Nouveau (nommé aussi « Art Nouille » en raison de sa forme en arabesque et en molesse) -.La première façade est celle d'un immeuble abritant une lutherie et s'inspire de la nature (tournesols) -.La deuxième (rue Gambetta) est l'oeuvre de l'architecte Jean-Louis Grimet et représente des brassées de feuillages, chardons, petits pois et artichauts ! Jusqu'à la fin des années 1980 c’est la devanture de la librairie Viviés. A partir de 1920/1930, un nouveau style dépouillé apparaît : l'Art Déco. En témoignent : -l'immeuble de « LA DEPECHE », rue Alsace Lorraine (aujourd'hui ORANGE) L'architecte Léon Jaussely, qui, entre autres, inventa le mot urbanisme érigea une façade symétrique à la mosaïque bleue où une figure féminine est entourée de rayons lumineux portant le nom des rubriques du journal. -l'immeuble de l'hôtel blanc près de la place Victor Hugo : bâtiment en béton armé où les balcons et les fenêtres évoquent l'architecture d'un bateau. C'est le style « paquebot » en hommage aux navires transatlantiques, que l'on retrouve sur un autre bâtiment toulousain qui abrite le magasin de luxe Vittoria. Nous arrêtons nos pas devant : - la Bibliothèque municipale rue du Périgord - l'hôtel Le Grand Balcon - la poste - la bourse La Bibliothèque municipale fut construite en 1930 à l'emplacement d'un ancien couvent des carmélites à la demande d'Etienne Billières, maire de Toulouse de 1925 à 1935. Au programme d'Etienne Billières : la modernisation de la ville, le soutien au logement social (H.L.M. Des Récollets, du faubourg Bonnefoy, cités-jardins), l'hygiène (apparition des salles de bains et vide ordures), la priorité du sport (stadium), l'éducation. La Bibliothèque municipale en témoigne avec ses fresques de pur style Art Déco qui retracent l'histoire de l'humanité (mythes et grandes découvertes) et sa salle de lecture magnifique, éclairée par une verrière au plafond. L'architecte Jean Montauriol a aussi réalisé le stadium et la piscine sur le site du Ramier. La poste : L’architecte Léon Jaussely réalise ce bâtiment entre 1921 et 1929 avec des formes géographiques épurées et des fenêtres hublots en « cul de bouteille ». La bourse du travail (remplaçant le bâtiment qui datait du 19ème siècle). Petite précision de notre guide : les sols ont été conçus pour supporter les battements de pieds des syndicalistes et les bas reliefs représentent les travailleurs. J'aime ce lieu ! L’hôtel le Grand Balcon tenu par les trois sœurs Marquès, ancien Q.G. des pionniers de l’Aéropostale entre 1920 et 1940 : Jean Mermoz, Antoine de St Exupéry.... Entre 2 missions, ils y logeaient au premier et deuxième étage, tandis que les mécaniciens montaient au troisième. Le film Le Grand Balcon d’Henri Decoin a retracé l’épopée de l’Aérospatiale. Le bâtiment est devenu un hôtel de luxe en 2003, mais le hall d’entrée, le sol en mosaïque, la cage d’escalier sont restés « Art déco ». L’Aérospatiale est à l’origine de l’aéronautisme à Toulouse que l’extraordinaire ingénieur Emile Dewatine va ancrer et faire prospérer en créant des milliers d’emplois. J’ai sans doute oublié beaucoup de choses dans ce compte rendu, mais cette visite fut passionnante et instructive. Elle a aussi permis des échanges et un enrichissement mutuel entre notre jeune guide et nous, vieux toulousains. Une bien belle sortie comme d’hab !
